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J’expérimente autour d’images en négatif, je tâtonne, je les manipule dans leur envers. Je cherche à provoquer des accidents avec toutes les techniques de l’estampe (parfois si rigoureuses et contraignantes). Cela peut prendre beaucoup de temps, parfois c’est immédiat. Quand je soulève le lange de la presse et que l’image apparaît pour la première fois, la gravure surgit d’un seul coup, elle me force à la regarder et à la découvrir. J’aime l’odeur de l’encre. Le papier est marqué non seulement de l’empreinte inaltérable de l’encre noire mais aussi de celle, physique, que la plaque a laissée en venant le mordre. Le trait gravé est incisé...

... Le geste de la gravure me rassure parce qu’il me permet de m’éloigner de la rive sans jamais la perdre de vue ; je peux détourner l’image, la corriger, me cacher derrière elle, le parcours du geste lui-même peut être conservé. Et avant toute chose, sans doute, j’ai une réelle conscience de créer un multiple. Oui, je sais pourquoi je fais tout cela : je veux repousser la disparition avant tout. Bien à toi, Florence.

Lettre à Sylvie . La chambre aux pommes.

Photographie Louise Rosier

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